Rémi Voluer, Gérant et business angel

Bonjour M. Voluer, travailler dans le numérique est-ce un choix ou le fruit du hasard ?
Clairement un choix, je dirais même une passion ! Je suis un créatif passionné d’informatique, dans lequel je suis tombé à l’âge de 10 ans. Avec curiosité, j’ai appris à programmer sur l’ordinateur familial. J’ai commencé à vendre des prestations Internet à mes 16 ans ! Pour mes études, je me suis donc orienté vers l’informatique puis le numérique. J’ai fait un DUT services et réseaux de communication, une licence en design graphique aux Gobelins, une maîtrise au CNAM (Conservatoire National des Arts et Métiers) et un DESS sociologie des médias pour m’assurer que les outils développés soient bien adaptés aux utilisateurs.
Est-ce qu’une étape clé dans votre parcours professionnel a particulièrement conforté ce choix ?
Pas une étape en particulier mais de belles expériences, dans ma jeunesse, qui m’ont rapidement apporté une solide expertise. Sur mes dernières années d’études, j’ai travaillé en alternance pour des magazines en création numérique, puis j’ai occupé le poste de directeur de projet pour grands comptes dans deux entreprises d’envergure. Alors alternant, on m’a confié la responsabilité de manager des équipes de 30 à 50 personnes ! J’ai vécu des années structurantes professionnellement. Aujourd’hui, la passion du numérique m’anime toujours et je conserve une approche très terrain.
“On m’a fait confiance et j’ai appris à piloter de manière intuitive,
en grande proximité avec les équipes.”
Vous êtes aujourd’hui installé à la Réunion, quelles sont vos activités ?
Lorsque je me suis installé avec ma famille à la Réunion en 2007, j’ai créé Seyes, une société de conseil en stratégie digitale et d’innovation. Entrepreneur dans l’âme, j’ai également eu envie d’aider à porter des projets locaux, en les accompagnant, conseillant et finançant, d’où la naissance du pôle d’innovation Seeds. Cet incubateur favorise l’émergence de projets pour répondre à des besoins de la Réunion ou de pays en voie de développement. Par ce biais, j’ai accompagné plus de 120 sociétés et co-créé une quinzaine de start-up dans le digital et la vidéo.Je suis maintenant Président du groupe réunionnais diversifié Phelen, rassemblant ces activités dans les secteurs des services, du digital et de l’innovation.
“Par le prototyping, le testing d’outils et de solutions, etc.
je me considère comme un artisan du digital et de l’innovation.”
Dans ces activités multiples, pouvez-vous nous décrire brièvement une journée type ?
En effet, si mes journées sont bien remplies, je fais cependant le choix de les commencer avec mes enfants en les accompagnant à l’école. Ensuite, concrètement, je peux être amené à : designer une plateforme web en atelier de conception, rencontrer des porteurs de projet, assurer un rendez-vous institutionnel en tant que représentant syndical, procurer des conseils à une start-up ou encore collaborer sur des aspects opérationnels du numérique (UX design, expérience utilisateur, etc.).
Qu’est-ce qui vous fait vous lever le matin ?
Le sentiment de me sentir profondément utile sur cette île est le moteur de mes journées. À l’échelle d’un petit territoire je vois vraiment la portée de mes actions et je prends plaisir à créer des projets qui rendent service aux gens et impactent positivement leur quotidien. Quelque part, je participe au développement de l’économie locale, puisque les entreprises que j’ai accompagnées créent de l’emploi. J’apporte ma pierre à la construction d’un avenir facilité pour les habitants, avec la technologie à leur service.
[Bloc citation] “Aujourd’hui, comme un mentor, j’ai envie de transmettre mon expérience à la prochaine génération, d’où mon investissement au Cinov.”
Quelle est votre vision du digital ?
Je suis né dans un environnement où le digital était open source et artisanal. Je pense qu’on a une fausse image du digital développé par les GAFAs. Le digital, ce n’est pas seulement les IA des grands groupes, c’est aussi de l’artisanat, du design, de la réflexion et surtout les hommes des 10 000 TPE qui s’appliquent à développer ce secteur. Si j’ai un message à faire passer, c’est qu’il manque environ 400 000 profils dans la tech. Pour autant, dans les DROM-COM, il y a au moins 10 000 talents au chômage. Le potentiel d’externalisation est énorme !
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Découvrez les autres portraits :
- Angélica Calvet, Consultante en développement des organisations
- Nathalie DEJOUR, Consultante en géomatique
- Jean-Christophe DEPERRAZ, Directeur commercial associé
- Jean-Paul EUTROPE, entrepreneur dans la direction des systèmes d’information
- Hervé HALBOUT, Consultant en système d informations géographiques
- Michel Lesty, Data analyst
- Guy MORDRET, Biologiste et Dirigeant de TPE
- Denis PETIT, physicien, thermicien et informaticien
- Marie Prat, Consultante en digital learning
- Gabriel Zo-Hasina RASATAVOHARY, Directeur général et agent de talents
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